Max - Sarah Cohen-Scali


Max est un livre que j'avais envie de lire depuis pas mal de temps, notamment parce que j'en entendais parler partout sur Internet. Je me suis donc dit qu'un jour où l'autre, il fallait que je m'y mette !

La couverture est sobre et assez jolie, très représentative du livre. Le résumé laisse assez perplexe mais nous donne envie d'en savoir plus sur ce pauvre enfant nazi qui va naître. Préparez-vous, on va faire travailler notre allemand !

Les personnages sont tous très travaillés. Cette fois, je vais commencer par vous parler des personnages secondaires. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça fait plaisir d'avoir des personnages secondaires travaillés ! Chacun à sa propre histoire, que ce soit Herr Ebner, Les Frauen, la mère de Max, Bibiana, Lucjan (oui, je l'appelle Lucjan et pas Lukas), les Braune Schwester et son propre comportement. On est souvent attristés par l'histoire et la mort de certains personnages, et parfois révoltés par les actes des autres. Quant à Max, le personnage principal, on est désolé pour lui. Formaté avant même sa naissance, formaté pendant toute son enfance, la seule chose qu'on a envie de faire, c'est de l'arracher au monde de fou dans lequel il vit. Honnêtement, j'ai souvent eu envie de lui coller quelques baffes. Le pire, c'est que malgré ses idées formatées sur le monde, on ne peut que s'attacher à lui, presque par pitié, même si dans le fond, il est très loin d'être méchant et se rend compte seul des choses.

Le scénario est plutôt linéaire : on assiste à la naissance de Max, sa petite enfance, ses débuts à l'école, ses débuts en tant que petit soldat ... On a quelques bonnes surprises mais globalement, ça reste plutôt plat. Attention ! Je ne dis pas que le scénario n'est pas bien, je dis juste que c'est très linéaire. L'histoire nous transporte d'un endroit à un autre, nous fait découvrir des horreurs supplémentaires à chaque page. Néanmoins, l'histoire est très intéressante et nous plonge avec plaisir (ou pas ... ça dépend de comment on voit les choses) dans les années 1940.

L'histoire est très bien écrite. On passe par toute une flopée d'émotions au cours de la lecture : en l'espèce de trois pages, on peut rire aux éclats, être triste, révolté et horrifié. On a assez peu de dialogues, mais ça ne gêne absolument pas. J'ai trouvé intéressant d'être dans la tête de Max, l'espace d'une lecture, et de se retrouver à la place d'un nazi. Mélange de fiction et de réalité, on est rapidement pris dans l'histoire, avec l'espoir que ce pauvre Max va sortir de l'horreur dans laquelle il baigne et qu'il aura une vie "normale" après ça. Cependant, je pourrais reprocher deux choses à l'écriture de Sarah Cohen-Scali. La première est que l'on (attention, petit spoiler) ne sait pas ce qu'il advient de Max à la fin de l'histoire. C'est un peu bête mais j'ai l'impression, avec le recul, que l'histoire commençait vraiment à la fin, que c'est la que cela commençait à devenir vraiment intéressant et qu'on allait entamer une approche plus psychologique et humaine. De plus, on a un livre où tout est acquis, alors que j'aurais aimé qu'on nous montre comment Max a été manipulé et comment on lui bourré le crâne avec les idées nazies. Ici, même en tant que foetus, il est déjà nazi. Je pense qu'il aurait pu être intéressant de voir un gosse qui veut juste vivre sa vie de gosse à qui on inculque des idées nazies.

J'ai assez peu de choses à dire au sujet du livre. J'ai vraiment aimé, malgré quelques petites choses qui m'ont un peu déplu. Je suis tombée sur une critique d'une BookTubeuse qui déconseille ce livre aux personnes les plus jeunes. Cependant, je pense que, bien encadrée, cette lecture peut aisément être lue par des collégiens et peut même venir en complément d'un cours d'histoire.

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